vendredi 25 décembre 2020

Une guerre sans fin

 Une nouvelle publication s'ajoute à mon "tableau de chasse" lorsque, en septembre 1986, je publie un premier article dans une autre revue d'aviation : le bimestriel Aéro. Voici la couverture du numéro (22) où figure cet article :


L'article - en fait, le début d'une longue enquête historique - est le premier volet d'un travail réalisé en commun avec le journaliste Bernard Thouanel, sur la guerre aérienne des Malouines (archipel du sud Atlantique également appelé Falklands), un conflit qui avait opposé durement les Argentins et les Britanniques, au printemps 1982. C'est pourquoi, dans le bas de la Une ci-dessus, figure l'annonce "Falklands (1)".

Voici la première page du premier chapitre, dans ce numéro 22 d'Aéro :


Il s'agissait de raconter la guerre des Malouines au jour le jour, essentiellement dans le domaine aérien. Nous avions réalisé une enquête de fond et réuni une riche iconographie (l'hélicoptère en couverture du numéro 22 est l'un de ceux qui ont été utilisés durant la guerre des Malouines et cette photo annonçait notre enquête dans les pages intérieures). Nous avions préalablement rédigé un manuscrit complet dans l'optique de publier un livre, mais nous n'avions pas trouvé d'éditeur, aussi nous étions-nous rabattus sur cette revue qui avait accepté ce manuscrit, en le publiant par chapitres ; voici aussi la fin du premier chapitre, avec nos noms en signatures, et la mention "À suivre" :


La belle photo couleur dans la page ci-dessus provient d'Argentine (c'est moi qui me l'étais procurée, car, baragouinant à peu près l'espagnol, je m'étais occupé des prises de contact surtout avec les Argentins, Bernard Thouanel s'occupant plutôt de la partie britannique).

Nous avons continué ainsi pendant six chapitres (de six pages chacun) ; en faisant même une autre fois la Une du magazine, avec une belle photo, cette fois de source argentine (montrant un pilote argentin montant dans son avion Pucara, dont une escadrille avait été disposée sur l'archipel des Malouines momentanément conquis par les Argentins) :


La maquette du magazine ayant changé en cours de route - son titre également : il est devenu Aéro 2000 -, nous avons eu de belles doubles pages (Aéro 2000 n°26 de juin-juillet 1987) :


Mais tout a une fin... Une fausse fin, en réalité. Car, au fil des mois, la rédaction s'est aperçue que la publication de cette série d'articles commençait à "tirer en longueur". Et tout à coup, nous fûmes obligés d'arrêter de fournir des articles, en pleine narration. Voici donc la dernière page du chapitre 6, en date de septembre 1987 (Aéro 2000 n°28), alors que nous n'en étions qu'au début des premiers véritables combats (qui datent, eux, du 1er mai 1982) :


Cette interruption fut si inattendue que la mention "À suivre" figure encore à la fin du chapitre 6, juste après un texte de conclusion qui faisait "monter la mayonnaise" pour annoncer le chapitre suivant :

Mais il n'y aura pas de chapitre suivant dans les pages d'Aéro 2000 - pourtant, il restait près d'un mois et demi de guerre à raconter, au jour le jour - et les lecteurs resteront sur leur faim...

Ce qui ne m'empêchera pas de continuer de collaborer à la revue, mais avec divers articles sur d'autres sujets.




vendredi 18 décembre 2020

Une histoire de double torpillage...

Tandis que je continuais en 1985 de publier des articles et enquêtes dans le quotidien Ouest-France ainsi que dans divers magazines de marine ou d'aviation (voir mes précédents messages), une occasion s'était présentée pour moi, en tout début d'année, de publier une bande dessinée. Voici la couverture du numéro de janvier 1985 de la revue TAM, qui publia la BD en question :


TAM signifie Terre-Air-Mer ; c'est le magazine d'information des armées françaises, destiné au public. Depuis quelques années, un rédacteur en chef adjoint avait pour mission d'inclure de la bande dessinée dans les pages du magazine. Il s'agissait essentiellement de BD didactiques et historiques, racontant des faits militaires. Après une prise de contact avec ce rédacteur en chef  adjoint - par ailleurs commandant de l'Armée de terre, détaché à la rédaction du magazine -, j'ai eu l'occasion de proposer trois ou quatre histoires dont une seule, hélas, a pu être publiée. Voici une demi-planche de cette BD en 4 planches, racontant la libération de la ville de Colmar en février 1945 (c'était donc une BD pour le quarantenaire de l'événement) :


Hélas, première déconvenue : le nom des auteurs a sauté dans le bandeau de titre (voir ci-dessus). Nul ne connaîtra le nom du scénariste (du coup, nul n'est obligé de croire que je suis ce scénariste... Cela dit, j'en parle sur mon site, à ce lien : http://www.jybaventures.net/asp/tam.asp?opc=infos ). Par ailleurs, seuls certains observateurs découvriront que le dessinateur s'appelle Brient car ce dernier a eu la bonne idée de signer une de ses planches, en petit dans un coin... (son prénom est Georges).

Deuxième déconvenue : le choix des sujets pour des BD étant tellement délicat que certains m'ont été refusés (comme une mission d'avions argentins durant la guerre des Malouines en 1982, avec tir de missiles anti-navires Exocet contre des bâtiments britanniques ; sujet encore trop "chaud" dans l'actualité, trop polémique aussi, la France ayant été accusée d'avoir aidé secrètement les Argentins...). Ces refus furent sans grandes conséquences pour nous, auteurs, car le dessinateur n'avait pas eu le temps de dessiner quoi que ce soit.

Troisième déconvenue : un autre sujet que la libération de Colmar a tout de même été accepté : le torpillage d'un navire britannique transportant en 1942, en océan Indien et en océan Atlantique, des prisonniers de guerre allemands et italiens. Le dessinateur en réalisa les 4 planches. Voici la moitié de l'une d'elles :


L'histoire aurait dû paraître dans un numéro de TAM de la fin du printemps 1985. Mais à la dernière minute, la rédaction du magazine s'aperçut qu'une péripétie de l'aventure tombait au plus mal. En effet, le navire anglais ayant été torpillé et des prisonniers ennemis barbotant dans la mer infestée de requins, une exceptionnelle trêve, acceptée par Hitler en personne, fut décidée, permettant à différents navires passant dans les parages de se rendre sur place et de sauver tout le monde, alliés comme ennemis, sans distinction, dans un but humanitaire. Mais un avion américain, un bombardier à long rayon d'action, venu lui aussi au-dessus des lieux du naufrage, s'est fait remarquer (voir la demi-planche Noir & blanc ci-dessus). On a donc su qu'un avion américain se trouvait dans ce secteur, ce qui était inédit voire impossible. En fait, l'avion venait de l'île de l'Ascension, où se trouvait alors une base secrète de l'Armée de l'air américaine. Découvrant des navires et sous-marins entre autres allemands (venus à la rescousse des naufragés), l'équipage américain, se sachant repéré, alerta sa base... qui ordonna que l'avion bombarde tout le monde pour ne laisser aucun témoin vivant ! L'avion exécuta l'ordre et en effet lança des bombes contre les bâtiments sur la mer, dont certains avaient hissé des pavillons à croix rouge, en signe de  neutralité. Cette attaque injustifiée fut gardée secrète, mais dénoncée très longtemps après la guerre.

Or, au moment de la programmation de notre BD dans TAM, le Président américain de l'époque, Ronald Reagan, devait venir en France pour assister aux cérémonies du débarquement de Normandie ainsi que du quarantenaire de l'armistice et de la victoire en Europe (8 mai 1945). Pour ne pas remuer un passé trouble, surtout dans un journal institutionnel des Armées françaises, la rédaction de TAM décida de ne pas publier la BD... Georges Brient n'eut donc pas l'occasion de placer les textes dans les bulles, ni de réaliser les couleurs. Je parle aussi de l'affaire de cette BD censurée à ce lien renvoyant à une page de mon site : http://www.jybaventures.net/asp/in_brient.asp?opc=infos

A noter d'ailleurs que l'expérience "BD" dans les pages de TAM s'arrêta quelques mois plus tard (surtout parce qu'elle aura coûté cher, pécuniairement parlant, à la rédaction...).

mardi 15 décembre 2020

Très curieuse coïncidence...

 Voici la feuille d'impression des couvertures du tome 1 de l'album Missions Kimono, édition originale de janvier 2001 (avec l'ancienne maquette) :


Cette feuille, qui comporte côte à côte les deux couvertures de l'album, dont celle appelée "4e de couverture", a été imprimée en décembre 2000 par Ouest-Reliure, une société basée à Rennes (cette société a disparu entre-temps). Comme j'habitais et habite toujours à Rennes, cela me paraissait logique et pratique que je m'adresse à un imprimeur basé dans ma ville, d'autant qu'il s'agissait de l'ancienne société Oberthur, célèbre à Rennes autrefois...

Voici maintenant une feuille identique, mais présentant les couvertures d'une intégrale de la célèbre série d'aviation en BD Tanguy & Laverdure (créée à l'origine, en 1959, par Jean-Michel Charlier au scénario, et par Albert Uderzo au dessin ; l'intégrale dont il est question ci-dessous rassemble des histoires dessinées par les successeurs d'Uderzo : Jijé puis Patrice Serres) :


A noter que la peinture de la couverture de Tanguy est exécutée par Francis Bergèse, lui aussi un grand auteur de la BD d'aviation (il a réalisé en particulier une quinzaine d'albums de la série Buck Danny, autre célèbre série d'aviation militaire).

Quel rapport entre les deux feuilles, me direz-vous ? Eh bien, ces deux feuilles sont en fait des essais d'impression, pour "caler" les couleurs, avant l'impression réelle destinée au façonnage et à la reliure de chacun des albums. Et il s'agit de la même feuille, car les essais d'impression de Missions Kimono ont été faits au verso de feuilles sur le recto desquelles avaient été réalisés, un ou deux jours auparavant, les essais d'impression de l'intégrale Tanguy. En effet, Ouest-Reliure est l'imprimeur qui a imprimé ces deux albums, à un ou deux jours d'intervalle. Or, pour ne pas gaspiller le papier, des essais sont réalisés sur un côté des feuilles, et d'autres essais sur l'autre côté resté vierge des mêmes feuilles. 

C'est donc un hasard extraordinaire si les essais de Kimono 1, premier album d'une série d'aviation totalement inconnue, et pour cause, ont pu se faire au dos des feuilles de Tanguy, très célèbre série, d'aviation militaire également. J'aurais voulu programmer moi-même cette coïncidence, jamais je n'y serais parvenu, l'imprimeur lui-même non plus, d'ailleurs...

Pour prouver que les couvertures de l'un sont bien au dos des couvertures de l'autre, de chaque côté de la même feuille, voici une photo prise avec la feuille en partie repliée sur elle-même, avec un coin du côté "Kimono" retourné sur le côté "Tanguy" :


Et voici la même feuille, retournée inversement :


Ainsi, le hasard fait que le grand scénariste Jean-Michel Charlier, créateur de Tanguy et aussi de nombreuses autres fameuses séries de bandes dessinées (Blueberry, Barbe-Rouge, Buck Danny cité plus haut, Les Castors, Marc Dacier, etc.) dont la lecture répétée au cours de mon adolescence m'a poussé à devenir à mon tour scénariste de BD, se trouve associé à ma personne, à travers cette feuille que je conserve précieusement comme une relique... Sur la photo ci-dessus, on devine nos noms, proches l'un de l'autre, par le jeu de ce retournement de la feuille.

L'impression de cette feuille s'est déroulée il y a exactement 20 ans, presque jour pour jour.

vendredi 11 décembre 2020

Pirates

 Toujours dans l'ordre chronologique, voici une autre revue à laquelle j'ai collaboré à mes débuts de journaliste. Il s'agit du magazine Le Point, et c'était pour une enquête sur la piraterie maritime contemporaine. Voici la première page, dans le numéro en date du 29 juin 1986 :


Il s'agit du premier volet, car dans le numéro suivant (7 juillet 1986) a paru le second volet, dont voici l'en-tête de la première page :


J'avais déjà réalisé une enquête sur ce sujet pour la revue Océans (ce fut le tout premier article de ma carrière ; voir mon message du 2 octobre dernier). Pour Le Point, j'ai actualisé le dossier - car en six ans, la piraterie a continué de plus belle à travers le monde... Voici ma signature à la fin du second volet :


A l'occasion de cette publication, deux éléments m'ont curieusement rapproché du monde de la bande dessinée, que je n'avais d'ailleurs pas du tout perdu de vue (voir certains de mes précédents messages). Tout d'abord, sans m'en avertir, la rédaction du Point avait demandé à un dessinateur de représenter diverses scènes de piraterie. En effet, les photos sont rares... Et ce dessinateur, Christian Rossi, est aussi auteur de BD. Des dessins de lui figurent dans les visuels plus haut, mais en voici d'autres :




Ensuite, j'étais en contact à l'époque avec le célèbre scénariste de BD Jean-Michel Charlier (séries Blueberry, Buck Danny, Tanguy & Laverdure, etc.), qui était aussi en parallèle réalisateur de documentaires télévisés dans sa série Les Dossiers noirs. Je savais qu'il préparait un nouveau documentaire sur la piraterie maritime contemporaine, et je l'avais rencontré en 1984 pour en parler avec lui. Lorsque le premier volet de mon enquête a paru dans Le Point, je lui ai envoyé un exemplaire en lui demandant où en était sa propre enquête. Il m'a alors répondu sous la forme d'une carte de visite que je garde précieusement (sachant qu'il décédera exactement trois ans plus tard, sans avoir pu mettre un terme à son enquête) :


Hasard curieux là encore : peu après, Christian Rossi sera engagé par Jean-Michel Charlier pour dessiner une de ses séries, Jim Cutlass, créée à l'origine avec le dessinateur Jean Giraud (mais le scénariste décédant pendant la réalisation de la BD - à la 36e planche -, il ne verra pas l'album et c'est Jean Giraud qui devra poursuivre l'écriture du scénario).

mercredi 9 décembre 2020

Futur héros pour Missions Kimono

 Un nouveau porte-avions français va être lancé, selon une annonce récente du Président de la République Emmanuel Macron. Du coup, des images de ce futur bâtiment ont été diffusées par l'organisme industriel Naval Group, qui va le construire :


Prévu pour une mise en service en 2038 - ce n'est pas demain -, il remplacera l'actuel porte-avions Charles de Gaulle. Mais il sera plus grand et plus large : 300 mètres de long et 40 mètres de large à la flottaison. Voici une autre vue, montrant des avions qui ne ressemblent pas à des Rafale... :


Et donc, ce porte-avions du futur devrait remplacer le CDG... dans la BD Missions Kimono. Mais la série existera-t-elle encore en 2038...? A raison d'un album par an, elle devrait avoir 37 albums...

En attendant, c'est le Charles de Gaulle le héros de la série, et en voici une vue au hasard, extraite du Kimono tome 7 (dessin et couleur de Francis Nicole) :


Rappelons qu'on peut se procurer cet album (et tous les autres), dans toutes les bonnes librairies, ou en les commandant sur mon site si on a des difficultés à les trouver par ailleurs.



vendredi 4 décembre 2020

C'est de la bombe !

 Comme chaque vendredi, pour "meubler" mon blog entre deux parutions d'albums, voici une nouvelle présentation de travaux que j'ai faits autrefois, à mes débuts, dans la presse. Dans Ouest-France du 7 août 1985, pour l'anniversaire de l'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima, j'ai publié une enquête sur la prolifération des bombes atomiques dans le monde, 40 ans après :


Cette enquête a été étalée sur trois numéros du quotidien, à raison d'un très grand "papier" chaque jour, en pages des informations de l'étranger (c'est rare de voir de si grands articles dans le journal). L'article ci-dessus est le premier volet, d'ailleurs annoncé en Une du journal, comme le montre cet extrait :


Le deuxième volet (OF du 8 août) traite de l'acquisition clandestine, par Israël, du matériel nécessaire à la fabrication de la bombe, et le troisième volet, des tentatives par les pays arabes :


Le P-DG d'OF lui-même se fendit d'un éditorial, en Une, le lendemain de la parution des trois volets, en me citant nommément - ce qui se remarqua, alors que je n'étais qu'un simple pigiste débutant dans le journal... :


Dans le même  numéro du 7 août où passait mon premier volet sur la prolifération atomique, était publié dans la page Marine un autre grand article - ce qui faisait beaucoup pour un seul homme... :


Sinon, dans Ouest-France toujours, en cette année 1985, d'autres enquêtes étaient publiées, dans la page Marine toujours (voir un de mes précédents messages sur ma collaboration à cette page Marine). Ainsi, un gros morceau encore fut le 75e anniversaire de la création de l'Aéronautique navale française, en trois volets également, dont le premier dans OF du 2 avril :


Cette enquête était également annoncée en Une :



Bref, outre mes autres activités, une année 1985 assez chargée et pleine d'expériences utiles et assez formidables.