samedi 17 janvier 2015

Hommage à Paul Peyrat

Une revue d'histoire spécialisée vient de paraître avec la biographie émouvante d'un jeune marin bordelais, Paul Peyrat, mort à 20 ans en 1942.
Cette revue, Aperçus d'histoire sociale, est éditée par l'IHS CGT 33, c'est-à-dire l'Institut CGT d'histoire sociale d'Aquitaine. Les lettres CGT désignent la Confédération générale du Travail, le fameux syndicat ouvrier. Voici la couverture du numéro double 112-113 :

A noter que les lettres "CGT" sur le devant du pull-over de Paul Peyrat désignent, elles, la Compagnie générale transatlantique, la fameuse Transat, pour laquelle le jeune marin travailla.
C'est lui qui, embarqué sur le cargo Gabriel Guist'hau, fut arrêté en mars 1942 avec deux autres hommes du bord par la marine de Vichy parce qu'ils tentaient de rejoindre le camp anglais en détournant leur navire sur Gibraltar. Ils furent très vite condamnés à mort et fusillés (en fait, seuls Paul Peyrat et son camarade Jacques Pillien passèrent devant le peloton d'exécution, le troisième marin, Yves Le Carboullec, étant gracié car trop jeune, mais quand même condamné à 10 ans de bagne).
En l'honneur des deux fusillés, un cargo français fut baptisé en 1945 Matelots Pillien et Peyrat. Plus d'une quinzaine d'autres cargos portèrent de la même façon les noms de marins résistants ou Français libres, décédés tragiquement pendant la guerre, du fait des Nazis. Ce thème est d'ailleurs l'objet de mon livre, Histoires d'Empire, publié en avril dernier (voir à cette page de mon blog : http://jybaventures.blogspot.fr/2014/04/histoires-dempire.html ).
Voici le dernier portrait des deux jeunes, lors de leur arrestation par un bateau de guerre vichyste, Peyrat à gauche et Pillien à droite (ils semblent insouciants sur cette photo, mais c'est parce qu'ils n'ont pas idée du sort funeste qui les attend une fois qu'ils seront arrivés à terre) :

Et voici une photo du cargo Matelots Pillien et Peyrat (tant qu'à faire, je montre une photo peu connue, ne figurant pas dans mon livre et provenant de la famille du commandant Demerjean) :

Si je parle ici de la revue de l'IHS-CGT 33, c'est parce que je suis impliqué dans cette publication. L'auteur du dossier, Lucien Gay, secrétaire de l'Institut, m'a abondamment cité et remercié dans les pages du magazine (en ajoutant une belle double page, à laquelle je ne m'attendais pas, faisant la publicité de mon livre). En effet, une partie des récits et des photos illustrant le magazine provient de mes archives et en particulier d'une longue série d'articles que j'avais publiés naguère dans la rubrique historique de la revue hebdomadaire Le Marin, comme le prouve cette page du numéro double d'Aperçus d'histoire sociale, montrant les titres de plusieurs chapitres de ma série, figurant dans la rubrique Mémoire de l'Histoire :

Et surtout, voici le texte de remerciements qu'a publié Lucien Gay à la fin de ce numéro spécial, avec d'élogieux propos à mon égard, qui me touchent particulièrement :

L'adresse de la revue, pour ceux que le sujet intéresse :
IHS CGT Bourse du Travail
44, cours Aristide Briand
33 000 BORDEAUX
Prix: 14€, plus 3€30 pour frais d'envoi

3 commentaires:

Raymond a dit…

Des remerciements qui font honneur à ta qualité de travail !
C'est d'autant plus mérité que cette qualité de travail et ce souci du détail, on les retrouve dans toutes tes productions, y compris dans tes BDs ....

JYB a dit…

N'étant jamais satisfait, je ne vois hélas que les erreurs, malfaçons et oublis dans mes travaux - ce que peu de gens voient heureusement... - mais ce qui me permet de m'améliorer quand même lorsque je prends conscience de ce qui est améliorable.

Raymond a dit…

C'est justement le propre des gens consciencieux de ne garder que le souvenir de leurs erreurs, malfaçons et oublis !
Les autres s'en contre-balancent allègrement et se croient incontournables !!!!!