vendredi 25 décembre 2020

Une guerre sans fin

 Une nouvelle publication s'ajoute à mon "tableau de chasse" lorsque, en septembre 1986, je publie un premier article dans une autre revue d'aviation : le bimestriel Aéro. Voici la couverture du numéro (22) où figure cet article :


L'article - en fait, le début d'une longue enquête historique - est le premier volet d'un travail réalisé en commun avec le journaliste Bernard Thouanel, sur la guerre aérienne des Malouines (archipel du sud Atlantique également appelé Falklands), un conflit qui avait opposé durement les Argentins et les Britanniques, au printemps 1982. C'est pourquoi, dans le bas de la Une ci-dessus, figure l'annonce "Falklands (1)".

Voici la première page du premier chapitre, dans ce numéro 22 d'Aéro :


Il s'agissait de raconter la guerre des Malouines au jour le jour, essentiellement dans le domaine aérien. Nous avions réalisé une enquête de fond et réuni une riche iconographie (l'hélicoptère en couverture du numéro 22 est l'un de ceux qui ont été utilisés durant la guerre des Malouines et cette photo annonçait notre enquête dans les pages intérieures). Nous avions préalablement rédigé un manuscrit complet dans l'optique de publier un livre, mais nous n'avions pas trouvé d'éditeur, aussi nous étions-nous rabattus sur cette revue qui avait accepté ce manuscrit, en le publiant par chapitres ; voici aussi la fin du premier chapitre, avec nos noms en signatures, et la mention "À suivre" :


La belle photo couleur dans la page ci-dessus provient d'Argentine (c'est moi qui me l'étais procurée, car, baragouinant à peu près l'espagnol, je m'étais occupé des prises de contact surtout avec les Argentins, Bernard Thouanel s'occupant plutôt de la partie britannique).

Nous avons continué ainsi pendant six chapitres (de six pages chacun) ; en faisant même une autre fois la Une du magazine, avec une belle photo, cette fois de source argentine (montrant un pilote argentin montant dans son avion Pucara, dont une escadrille avait été disposée sur l'archipel des Malouines momentanément conquis par les Argentins) :


La maquette du magazine ayant changé en cours de route - son titre également : il est devenu Aéro 2000 -, nous avons eu de belles doubles pages (Aéro 2000 n°26 de juin-juillet 1987) :


Mais tout a une fin... Une fausse fin, en réalité. Car, au fil des mois, la rédaction s'est aperçue que la publication de cette série d'articles commençait à "tirer en longueur". Et tout à coup, nous fûmes obligés d'arrêter de fournir des articles, en pleine narration. Voici donc la dernière page du chapitre 6, en date de septembre 1987 (Aéro 2000 n°28), alors que nous n'en étions qu'au début des premiers véritables combats (qui datent, eux, du 1er mai 1982) :


Cette interruption fut si inattendue que la mention "À suivre" figure encore à la fin du chapitre 6, juste après un texte de conclusion qui faisait "monter la mayonnaise" pour annoncer le chapitre suivant :

Mais il n'y aura pas de chapitre suivant dans les pages d'Aéro 2000 - pourtant, il restait près d'un mois et demi de guerre à raconter, au jour le jour - et les lecteurs resteront sur leur faim...

Ce qui ne m'empêchera pas de continuer de collaborer à la revue, mais avec divers articles sur d'autres sujets.




vendredi 18 décembre 2020

Une histoire de double torpillage...

Tandis que je continuais en 1985 de publier des articles et enquêtes dans le quotidien Ouest-France ainsi que dans divers magazines de marine ou d'aviation (voir mes précédents messages), une occasion s'était présentée pour moi, en tout début d'année, de publier une bande dessinée. Voici la couverture du numéro de janvier 1985 de la revue TAM, qui publia la BD en question :


TAM signifie Terre-Air-Mer ; c'est le magazine d'information des armées françaises, destiné au public. Depuis quelques années, un rédacteur en chef adjoint avait pour mission d'inclure de la bande dessinée dans les pages du magazine. Il s'agissait essentiellement de BD didactiques et historiques, racontant des faits militaires. Après une prise de contact avec ce rédacteur en chef  adjoint - par ailleurs commandant de l'Armée de terre, détaché à la rédaction du magazine -, j'ai eu l'occasion de proposer trois ou quatre histoires dont une seule, hélas, a pu être publiée. Voici une demi-planche de cette BD en 4 planches, racontant la libération de la ville de Colmar en février 1945 (c'était donc une BD pour le quarantenaire de l'événement) :


Hélas, première déconvenue : le nom des auteurs a sauté dans le bandeau de titre (voir ci-dessus). Nul ne connaîtra le nom du scénariste (du coup, nul n'est obligé de croire que je suis ce scénariste... Cela dit, j'en parle sur mon site, à ce lien : http://www.jybaventures.net/asp/tam.asp?opc=infos ). Par ailleurs, seuls certains observateurs découvriront que le dessinateur s'appelle Brient car ce dernier a eu la bonne idée de signer une de ses planches, en petit dans un coin... (son prénom est Georges).

Deuxième déconvenue : le choix des sujets pour des BD étant tellement délicat que certains m'ont été refusés (comme une mission d'avions argentins durant la guerre des Malouines en 1982, avec tir de missiles anti-navires Exocet contre des bâtiments britanniques ; sujet encore trop "chaud" dans l'actualité, trop polémique aussi, la France ayant été accusée d'avoir aidé secrètement les Argentins...). Ces refus furent sans grandes conséquences pour nous, auteurs, car le dessinateur n'avait pas eu le temps de dessiner quoi que ce soit.

Troisième déconvenue : un autre sujet que la libération de Colmar a tout de même été accepté : le torpillage d'un navire britannique transportant en 1942, en océan Indien et en océan Atlantique, des prisonniers de guerre allemands et italiens. Le dessinateur en réalisa les 4 planches. Voici la moitié de l'une d'elles :


L'histoire aurait dû paraître dans un numéro de TAM de la fin du printemps 1985. Mais à la dernière minute, la rédaction du magazine s'aperçut qu'une péripétie de l'aventure tombait au plus mal. En effet, le navire anglais ayant été torpillé et des prisonniers ennemis barbotant dans la mer infestée de requins, une exceptionnelle trêve, acceptée par Hitler en personne, fut décidée, permettant à différents navires passant dans les parages de se rendre sur place et de sauver tout le monde, alliés comme ennemis, sans distinction, dans un but humanitaire. Mais un avion américain, un bombardier à long rayon d'action, venu lui aussi au-dessus des lieux du naufrage, s'est fait remarquer (voir la demi-planche Noir & blanc ci-dessus). On a donc su qu'un avion américain se trouvait dans ce secteur, ce qui était inédit voire impossible. En fait, l'avion venait de l'île de l'Ascension, où se trouvait alors une base secrète de l'Armée de l'air américaine. Découvrant des navires et sous-marins entre autres allemands (venus à la rescousse des naufragés), l'équipage américain, se sachant repéré, alerta sa base... qui ordonna que l'avion bombarde tout le monde pour ne laisser aucun témoin vivant ! L'avion exécuta l'ordre et en effet lança des bombes contre les bâtiments sur la mer, dont certains avaient hissé des pavillons à croix rouge, en signe de  neutralité. Cette attaque injustifiée fut gardée secrète, mais dénoncée très longtemps après la guerre.

Or, au moment de la programmation de notre BD dans TAM, le Président américain de l'époque, Ronald Reagan, devait venir en France pour assister aux cérémonies du débarquement de Normandie ainsi que du quarantenaire de l'armistice et de la victoire en Europe (8 mai 1945). Pour ne pas remuer un passé trouble, surtout dans un journal institutionnel des Armées françaises, la rédaction de TAM décida de ne pas publier la BD... Georges Brient n'eut donc pas l'occasion de placer les textes dans les bulles, ni de réaliser les couleurs. Je parle aussi de l'affaire de cette BD censurée à ce lien renvoyant à une page de mon site : http://www.jybaventures.net/asp/in_brient.asp?opc=infos

A noter d'ailleurs que l'expérience "BD" dans les pages de TAM s'arrêta quelques mois plus tard (surtout parce qu'elle aura coûté cher, pécuniairement parlant, à la rédaction...).

mardi 15 décembre 2020

Très curieuse coïncidence...

 Voici la feuille d'impression des couvertures du tome 1 de l'album Missions Kimono, édition originale de janvier 2001 (avec l'ancienne maquette) :


Cette feuille, qui comporte côte à côte les deux couvertures de l'album, dont celle appelée "4e de couverture", a été imprimée en décembre 2000 par Ouest-Reliure, une société basée à Rennes (cette société a disparu entre-temps). Comme j'habitais et habite toujours à Rennes, cela me paraissait logique et pratique que je m'adresse à un imprimeur basé dans ma ville, d'autant qu'il s'agissait de l'ancienne société Oberthur, célèbre à Rennes autrefois...

Voici maintenant une feuille identique, mais présentant les couvertures d'une intégrale de la célèbre série d'aviation en BD Tanguy & Laverdure (créée à l'origine, en 1959, par Jean-Michel Charlier au scénario, et par Albert Uderzo au dessin ; l'intégrale dont il est question ci-dessous rassemble des histoires dessinées par les successeurs d'Uderzo : Jijé puis Patrice Serres) :


A noter que la peinture de la couverture de Tanguy est exécutée par Francis Bergèse, lui aussi un grand auteur de la BD d'aviation (il a réalisé en particulier une quinzaine d'albums de la série Buck Danny, autre célèbre série d'aviation militaire).

Quel rapport entre les deux feuilles, me direz-vous ? Eh bien, ces deux feuilles sont en fait des essais d'impression, pour "caler" les couleurs, avant l'impression réelle destinée au façonnage et à la reliure de chacun des albums. Et il s'agit de la même feuille, car les essais d'impression de Missions Kimono ont été faits au verso de feuilles sur le recto desquelles avaient été réalisés, un ou deux jours auparavant, les essais d'impression de l'intégrale Tanguy. En effet, Ouest-Reliure est l'imprimeur qui a imprimé ces deux albums, à un ou deux jours d'intervalle. Or, pour ne pas gaspiller le papier, des essais sont réalisés sur un côté des feuilles, et d'autres essais sur l'autre côté resté vierge des mêmes feuilles. 

C'est donc un hasard extraordinaire si les essais de Kimono 1, premier album d'une série d'aviation totalement inconnue, et pour cause, ont pu se faire au dos des feuilles de Tanguy, très célèbre série, d'aviation militaire également. J'aurais voulu programmer moi-même cette coïncidence, jamais je n'y serais parvenu, l'imprimeur lui-même non plus, d'ailleurs...

Pour prouver que les couvertures de l'un sont bien au dos des couvertures de l'autre, de chaque côté de la même feuille, voici une photo prise avec la feuille en partie repliée sur elle-même, avec un coin du côté "Kimono" retourné sur le côté "Tanguy" :


Et voici la même feuille, retournée inversement :


Ainsi, le hasard fait que le grand scénariste Jean-Michel Charlier, créateur de Tanguy et aussi de nombreuses autres fameuses séries de bandes dessinées (Blueberry, Barbe-Rouge, Buck Danny cité plus haut, Les Castors, Marc Dacier, etc.) dont la lecture répétée au cours de mon adolescence m'a poussé à devenir à mon tour scénariste de BD, se trouve associé à ma personne, à travers cette feuille que je conserve précieusement comme une relique... Sur la photo ci-dessus, on devine nos noms, proches l'un de l'autre, par le jeu de ce retournement de la feuille.

L'impression de cette feuille s'est déroulée il y a exactement 20 ans, presque jour pour jour.

vendredi 11 décembre 2020

Pirates

 Toujours dans l'ordre chronologique, voici une autre revue à laquelle j'ai collaboré à mes débuts de journaliste. Il s'agit du magazine Le Point, et c'était pour une enquête sur la piraterie maritime contemporaine. Voici la première page, dans le numéro en date du 29 juin 1986 :


Il s'agit du premier volet, car dans le numéro suivant (7 juillet 1986) a paru le second volet, dont voici l'en-tête de la première page :


J'avais déjà réalisé une enquête sur ce sujet pour la revue Océans (ce fut le tout premier article de ma carrière ; voir mon message du 2 octobre dernier). Pour Le Point, j'ai actualisé le dossier - car en six ans, la piraterie a continué de plus belle à travers le monde... Voici ma signature à la fin du second volet :


A l'occasion de cette publication, deux éléments m'ont curieusement rapproché du monde de la bande dessinée, que je n'avais d'ailleurs pas du tout perdu de vue (voir certains de mes précédents messages). Tout d'abord, sans m'en avertir, la rédaction du Point avait demandé à un dessinateur de représenter diverses scènes de piraterie. En effet, les photos sont rares... Et ce dessinateur, Christian Rossi, est aussi auteur de BD. Des dessins de lui figurent dans les visuels plus haut, mais en voici d'autres :




Ensuite, j'étais en contact à l'époque avec le célèbre scénariste de BD Jean-Michel Charlier (séries Blueberry, Buck Danny, Tanguy & Laverdure, etc.), qui était aussi en parallèle réalisateur de documentaires télévisés dans sa série Les Dossiers noirs. Je savais qu'il préparait un nouveau documentaire sur la piraterie maritime contemporaine, et je l'avais rencontré en 1984 pour en parler avec lui. Lorsque le premier volet de mon enquête a paru dans Le Point, je lui ai envoyé un exemplaire en lui demandant où en était sa propre enquête. Il m'a alors répondu sous la forme d'une carte de visite que je garde précieusement (sachant qu'il décédera exactement trois ans plus tard, sans avoir pu mettre un terme à son enquête) :


Hasard curieux là encore : peu après, Christian Rossi sera engagé par Jean-Michel Charlier pour dessiner une de ses séries, Jim Cutlass, créée à l'origine avec le dessinateur Jean Giraud (mais le scénariste décédant pendant la réalisation de la BD - à la 36e planche -, il ne verra pas l'album et c'est Jean Giraud qui devra poursuivre l'écriture du scénario).

mercredi 9 décembre 2020

Futur héros pour Missions Kimono

 Un nouveau porte-avions français va être lancé, selon une annonce récente du Président de la République Emmanuel Macron. Du coup, des images de ce futur bâtiment ont été diffusées par l'organisme industriel Naval Group, qui va le construire :


Prévu pour une mise en service en 2038 - ce n'est pas demain -, il remplacera l'actuel porte-avions Charles de Gaulle. Mais il sera plus grand et plus large : 300 mètres de long et 40 mètres de large à la flottaison. Voici une autre vue, montrant des avions qui ne ressemblent pas à des Rafale... :


Et donc, ce porte-avions du futur devrait remplacer le CDG... dans la BD Missions Kimono. Mais la série existera-t-elle encore en 2038...? A raison d'un album par an, elle devrait avoir 37 albums...

En attendant, c'est le Charles de Gaulle le héros de la série, et en voici une vue au hasard, extraite du Kimono tome 7 (dessin et couleur de Francis Nicole) :


Rappelons qu'on peut se procurer cet album (et tous les autres), dans toutes les bonnes librairies, ou en les commandant sur mon site si on a des difficultés à les trouver par ailleurs.



vendredi 4 décembre 2020

C'est de la bombe !

 Comme chaque vendredi, pour "meubler" mon blog entre deux parutions d'albums, voici une nouvelle présentation de travaux que j'ai faits autrefois, à mes débuts, dans la presse. Dans Ouest-France du 7 août 1985, pour l'anniversaire de l'explosion de la bombe atomique sur Hiroshima, j'ai publié une enquête sur la prolifération des bombes atomiques dans le monde, 40 ans après :


Cette enquête a été étalée sur trois numéros du quotidien, à raison d'un très grand "papier" chaque jour, en pages des informations de l'étranger (c'est rare de voir de si grands articles dans le journal). L'article ci-dessus est le premier volet, d'ailleurs annoncé en Une du journal, comme le montre cet extrait :


Le deuxième volet (OF du 8 août) traite de l'acquisition clandestine, par Israël, du matériel nécessaire à la fabrication de la bombe, et le troisième volet, des tentatives par les pays arabes :


Le P-DG d'OF lui-même se fendit d'un éditorial, en Une, le lendemain de la parution des trois volets, en me citant nommément - ce qui se remarqua, alors que je n'étais qu'un simple pigiste débutant dans le journal... :


Dans le même  numéro du 7 août où passait mon premier volet sur la prolifération atomique, était publié dans la page Marine un autre grand article - ce qui faisait beaucoup pour un seul homme... :


Sinon, dans Ouest-France toujours, en cette année 1985, d'autres enquêtes étaient publiées, dans la page Marine toujours (voir un de mes précédents messages sur ma collaboration à cette page Marine). Ainsi, un gros morceau encore fut le 75e anniversaire de la création de l'Aéronautique navale française, en trois volets également, dont le premier dans OF du 2 avril :


Cette enquête était également annoncée en Une :



Bref, outre mes autres activités, une année 1985 assez chargée et pleine d'expériences utiles et assez formidables.

vendredi 27 novembre 2020

Les vedettes de Cherbourg

 Fin 1969, l'affaire dite des vedettes de Cherbourg a défrayé la chronique nationale et internationale et causé un scandale politico-diplomatico-militaire. 15 ans plus tard, j'ai publié un scoop dans l'hebdomadaire Le Marin pour lequel je travaillais. Voici la première page de mon article (qui fait quatre pages) :


En effet, j'avais raconté cinq mois plus tôt, dans le même magazine, une première enquête où je faisais allusion à l'affaire des vedettes (voir mon message ici, en date du 6 novembre dernier). Rappel : par de savants subterfuges, des équipages ont pris possession de vedettes militaires qui avaient été vendues aux Israéliens, mais n'avaient pu être livrées car le général de Gaulle, président de la République française, avait entre-temps décrété un embargo sur les armes à destination d'Israël. Ces équipages venus embarquer sur les vedettes étaient prétendument norvégiens. En fait, ils étaient israéliens, sous divers faux noms et déguisements, et après avoir quitté discrètement le port normand à bord des vedettes, au cours de la nuit de Noël 1969, les ont conduites d'une traite jusqu'à Haïfa en Israël. Gros scandale...

Après la publication de mon premier article en août 1984, la rédaction du Marin a été contactée par un témoin qui souhaitait apporter des informations de première bourre. Je l'ai donc rencontré, à Paris, et l'interview a donné cette enquête ultérieure, laquelle a d'ailleurs été annoncée en Une du Marin (du numéro du 28 décembre 1984, soit pile 15 ans après l'affaire) :


Ce témoin est Jacques Bruneau, à l'époque des faits préfet de la Manche, le département où se situe Cherbourg. En tant que préfet, il savait ce qui se tramait et savait que Cherboug était plein de marins n'ayant rien de Norvégiens. Les Renseignements généraux savaient aussi.  Le 20 décembre 1969, Bruneau a envoyé un télégramme au Gouvernement à Paris pour l'avertir que les vedettes allaient sans doute bientôt partir... pour Israël. Il n'a jamais eu de réponse, et rien n'a été fait pour empêcher les vedettes d'appareiller. Pour Jacques Bruneau, qui me l'a dit et répété, c'est absolument certain que le Gouvernement français était parfaitement au courant et a laissé faire volontairement...

Et dans mon article de fin décembre, j'ai pu publier copie du fameux télégramme, en fait une "Note de renseignements" tamponnée "Confidentiel Défense", dont Jacques Bruneau avait gardé l'original :


J'ai rétorqué à Jacques Bruneau que je trouvais curieux que le Gouvernement français ait fait décoller un avion de patrouille maritime Neptune pour rechercher les vedettes quand on a compris, trop tard, qu'elles avaient pris le chemin du détroit de Gibraltar, alors qu'elles étaient officiellement censées se diriger vers la Norvège. La mission de l'avion patrouilleur, c'était sûrement pour les intercepter. Le préfet m'a répondu : "Pensez-vous ! Si l'avion a été envoyé, c'est juste pour veiller à ce que tout se passe bien pour elles..." Et, parlant du Président de la République à l'époque, Georges Pompidou, l'ancien préfet a ajouté la phrase que nous avons mise en surtitre dans la dernière page de l'article :



vendredi 20 novembre 2020

Cité d'Aleth

Quelques jours après la parution du numéro 3 de L'Histoire insolite (voir un de mes tout récents messages), sort mon premier article dans le quotidien Ouest-France. Voici l'article, en date du 6 septembre 1984 (il concerne les suites du dramatique et triste naufrage d'un chalutier breton, le Cité d'Aleth, disparu corps et biens un an et demi auparavant) :


C'est en effet à partir de septembre 1984 que je collabore à Ouest-France, plus précisément à sa page Marine. Le journal, le plus grand quotidien régional de France, était alors le seul quotidien français à programmer une page entièrement consacrée à l'actualité maritime dans tous les domaines (cette ancestrale page a hélas disparu il y a plusieurs années) ; voici la page entière dans laquelle se trouve, tout en bas à gauche, mon premier article (non signé) :


Voici aussi la Une du même numéro du 6 septembre 1984 :


C'est le journaliste attitré de la page Marine, à la rédaction parisienne du quotidien breton, qui cherchait un remplaçant pour les jours où il serait absent, en déplacement ou en congés. Comme je travaillais déjà pour Le Marin, filiale d'Ouest-France (voir un autre de mes précédents messages), la rencontre et la proposition se sont faites tout naturellement à la rédaction commune OF/Le Marin, dans les bureaux des Champs-Elysées (à l'époque), puisque j'avais commencé par travailler pour Le Marin.

Dans un premier temps, mes articles n'étaient pas signés. Il n'y avait pas de quoi, il s'agissait surtout de restituer l'actualité du jour, d'arranger des communiqués de presse, de remplir la célèbre rubrique "Où sont nos navires ?" (rubrique très lue par les familles de marins, à l'époque où n'existait pas encore Internet), etc. Ou alors parfois, ne figuraient au bas de mes articles que mes initiales. Voici par exemple deux autres de mes articles, côte à côte, dont l'un porte mes initiales, dans le numéro d'OF en date des 8 et 9 septembre 1984 (soit le numéro du week-end qui suit mon premier article, comme quoi, pour un simple remplaçant, je n'ai pas trop chômé...) :


En effet, j'ai eu davantage de remplacements que prévus, et j'étais aussi "de corvée" durant les périodes de congés scolaires : Toussaint, Noël... En relation directe avec le responsable de la page Marine au siège d'OF à Rennes, mon travail consistait à être à l'affût des nouvelles du jour, à relever le courrier adressé quotidiennement à la page Marine et voir s'il ne s'y trouvait pas quelque sujet pour le journal du lendemain, à passer quelques coups de fil au service Communication du secrétariat d'Etat à la mer, faire quelques interviewes, etc.

Ce fut pour moi une riche expérience - mais une expérience finalement décevante, car je me suis aperçu au bout de quelques mois que je n'étais pas vraiment fait pour le journalisme quotidien, par certains côtés routinier, et que les circonstances me faisaient réaliser dans l'urgence - actualité oblige - des sujets que d'autres journalistes, concurrents, au Télégramme de Brest, à France 3-Bretagne, au Monde, etc., traitaient également, moi qui préférais de loin travailler sur le long terme et être seul sur de gros dossiers traitant de sujets inédits...

Ma période de remplacement dura six mois ; j'ignorais au départ que je ne faisais que remplacer... un autre remplaçant, qui était parti suivre un stage de journalisme télé (à la chaîne M6) ; mais lorsque son stage se termina fin février 1985, il demanda à revenir à son ancien poste, et c'est ainsi qu'on me demanda de céder ma place, afin que les choses reviennent dans l'ordre... Pas de regrets de ma part, de toute manière.

Voici l'un de mes derniers articles que, d'ailleurs, j'ai pu pour la première fois signer de mon nom en entier (OF du 13 février 1985) :


S'il s'agit d'un de mes derniers articles en tant que remplaçant du journaliste en titre (et remplaçant du premier remplaçant...), je continuerai quand même, sur ma lancée, après le 1er mars 1985, à livrer, en indépendant, des articles, reportages et enquêtes pour la page Marine, et aussi parfois pour d'autres pages du quotidien - mais j'y reviendrai dans un message ultérieur.

mardi 17 novembre 2020

Le tour du monde

Un membre du forum Aéroplanète (consacré aux BD d'aviation), s'est amusé à répertorier sur un planisphère les trajets et les localisations des héros dans les différentes aventures de la série BD Missions Kimono. Voici ce planisphère :


Il faut cliquer sur la carte pour l'agrandir, mais pour la voir dans un plus grand format encore, on peut se reporter au fichier original dans le forum Aéroplanète, à ce lien : https://www.aeroplanete.net/forum/viewtopic.php?f=11&t=1846

Merci donc à ce fan de la série ("Pierre" sur le forum), car on visualise ainsi, en particulier, les mouvements du porte-avions Charles de Gaulle sur différents océans - dans un cycle d'aventures, le CDG a même réalisé un tour du monde. Certains pays étant fictifs, mais ressemblant à des pays réels, Pierre les a situés à des endroits géographiques plausibles. Il aura l'occasion, avec les prochains albums, d'ajouter des points sur la carte...

Rappelons que la série Missions Kimono (dessinée par Francis Nicole et désormais, en alternance, par Andrea Rossetto) commence à prendre de l'ampleur, avec 21 albums au catalogue. Et que ceux qui ne parviennent pas à se procurer ces albums, en ces temps de confinement, peuvent passer commande via mon site jybaventures.net .

vendredi 13 novembre 2020

Insolite...

Et une revue de plus à mon "tableau de chasse" (voir mes précédents messages) : cette fois, il s'agit d'une revue d'histoire titrée L'histoire insolite. Je n'y ai collaboré qu'une fois, en 1984 ; voici la couverture de son numéro 4 daté de septembre de cette année-là, où figure mon article :


L'article est en réalité écrit à deux, puisque je m'étais associé avec un journaliste spécialisé dans l'aéronautique militaire, Bernard Thouanel. Le thème : le raid incroyable mené par un avion bombardier Vulcan, durant la guerre aéronavale opposant, au printemps 1982, les Britanniques et les Argentins pour la reconquête de l'archipel des Malouines (ou Falklands), dans l'Atlantique sud. Voici la première page :


Ce raid est réputé comme l'une des plus extraordinaires missions aériennes de guerre de tous les temps. Parti de l'île de l'Ascension, l'avion a été ravitaillé en vol par dix avions citernes Victor, eux-mêmes se ravitaillant les uns les autres pour permettre au seul Vulcan d'atteindre, de ravitaillement en ravitaillement, à plus de 6 000 km de distance, les Malouines sur lesquelles il a déversé ses 21 bombes. Voici la dernière page de l'article :


L'article tient sur 12 pages. Il est en fait extrait d'un manuscrit que Bernard Thouanel et moi avions préparé en vue d'en tirer un livre. Projet qui ne se fera pas, aucun éditeur n'ayant voulu publier ce livre. Mais nous réussirons à placer certains chapitres dans des revues spécialisées, la première étant L'Histoire insolite.

Lancée par le journaliste Michel Marrand, un ancien de la revue Le Fana de l'Aviation, dont il fut le premier rédacteur en chef, L'Histoire insolite, hélas, ne durera pas et s'interrompra au bout de quelques numéros. Pourtant, les illustrations des couvertures étaient réalisées par des peintres de talent, habitués des couvertures du Fana (certains peintres officiels de la marine et de l'air comme Paul Lengellé ou Marko ; la couverture du n°3 de L'Histoire insolite est due à Francis Dartois).

dimanche 8 novembre 2020

Avis d'experts

Voici un extrait d'une planche du prochain album de la série Missions Kimono, le n°22 dessiné par Francis Nicole. L'album n'a pas encore de titre, et les dessins de cette planche, qui viennent d'être faits, ne sont pas encore encrés :


Scène en apparence banale de la vie de tous les jours sur la base aéronavale de Landivisiau, siège de la 11e Flottille. Mais scène en réalité à suspense et d'une grande importance quand on prendra connaissance de l'histoire...

Sinon : la revue spécialisée dans l'aviation, Le Fana, vient de publier dans son numéro actuel (n°612, novembre 2020) une recension de l'album Missions Kimono n°21, Les loups de Linz, sorti fin septembre dernier. Voici la coupure de presse (il faut bien sûr cliquer dessus pour l'agrandir) :


Avis très favorable, comme on voit, et surtout, avis d'experts...

Je rappelle que, si on ne peut pas se procurer les albums de la série Missions Kimono en librairies, pour cause de confinement Covid 19, on peut le faire via mon site jybaventures.net (avec paiement en ligne).





vendredi 6 novembre 2020

Le Marin

Après diverses autres publications (voir mes précédents messages, chaque vendredi), je débute dans un journal nouveau pour moi, l'hebdomadaire Le Marin, dans son numéro du 20 juillet 1984, dont voici la Une :


A noter que la photo du haut est celle d'un cargo type Liberty ship. Une signe prémonitoire : je l'ignorais alors, mais ce thème des Liberty ships sera pour moi une quête perpétuelle et une source inépuisable de découvertes, ainsi que de quelques livres et d'innombrables articles que, 36 ans après, je continue d'écrire...

Le journal Le Marin, l'hebdo des professionnels de la mer créé en 1946, une filiale du grand quotidien régional Ouest-France, avait depuis six ans une rubrique historique, créée par un journaliste de l'équipe, Daniel Hillion. Cette rubrique s'appelait au départ Vos aventures de mer, mais petit à petit, le titre a évolué pour devenir Mémoire de l'histoire. C'est toujours ce titre en 2020, et j'y collabore toujours.

Ce premier article, proposé à Daniel Hillion qui l'avait accepté, est une enquête historique, en quatre volets, sur un cargo au curieux parcours utilisé par deux fois par les Israéliens. Une fois pour transporter clandestinement un chargement de matières nucléaires (qui finiront dans une centrale nucléaire israélienne) et une autre fois pour ravitailler en Méditerranée les célèbres "vedettes de Cherbourg", en cours de livraison par la ruse à la marine israélienne, ce qui fut un scandale à l'époque car les autorités françaises avaient semble-t-il été peu vigilantes pour faire appliquer un embargo sur les armes à destination d'Israël.

Voici le chapitre 2 (Le Marin du 27 juillet 1984) :


Amusant : la colonne à gauche est une rubrique sur la bande dessinée, un autre de mes dadas et un futur métier...

Et le chapitre 4 (dernier chapitre, Le Marin du 10 août 1984) :


J'avais pu rédiger ce texte car c'était le développement d'un court passage de mon enquête sur la piraterie maritime, dans Océans de mai 1980 (voir un précédent message). J'avais un dossier là-dessus... Ce coup d'essai sera répété et dès l'automne, je publierai dans la même rubrique une autre enquête (sur les causes véritables du naufrage du paquebot Normandie) et une sur l'épopée du paquebot portugais Santa Maria (là aussi une piraterie en haute mer, mais à but politique cette fois, qui conduira à détourner ce paquebot dans des conditions rocambolesques, que j'avais déjà évoquées en résumé dans la précédente enquête d'Océans).

Ces articles seront loin d'être les derniers, dans les pages du Marin...

mercredi 4 novembre 2020

Impression, soleil levant

Le tome 3 de la version néerlandaise de Missions Kimono, sous le titre Code Kimono, chez l'éditeur Arboris, vient de sortir. Voici les couvertures de l'édition cartonnée et de l'édition souple :


On remarque qu'un soleil a été ajouté dans le ciel de l'illustration de cette couverture. En effet, Francis Nicole, dessinateur et concepteur de la couverture, a jugé préférable d'ajouter ce soleil pour un question d'équilibre général, alors que les précédentes éditions, en français et en chinois, n'ont pas ce soleil. Comme la scène se déroule à l'aube, le soleil est en train de se lever ; c'est pourquoi, par un habile jeu de mots, j'ai titré ce message "Impression, soleil levant", comme le titre du célèbre tableau de Monet...

Voici deux pages, au hasard, dans cette version néerlandaise :


Nous attendons pour début 2021 la sortie du tome 4 - puisque Arboris va publier petit à petit la totalité de la série Kimono.

Rappelons que les tomes 1 à 4 de Kimono sont toujours disponibles dans l'édition francophone et qu'on peut se les procurer sur mon site (JYB-Aventures) , avec système de paiement en ligne.