vendredi 26 février 2021

La fin de "Tintin"

 C'est dans le numéro du 8 mars 1988 du journal Tintin que Francis Nicole et moi avons pu publier notre première BD sur l'Aéronavale. Voici la première planche de cette première BD intitulée Le derelict :


Ceux qui connaissent la série Missions Kimono, créée en 2001, la reconnaîtront : la BD, courte, figure au début du tome 1 de la série, car nous la replacerons dans cet album.

Nous faisons aussi la couverture de ce numéro de Tintin ; voici le dessin (colorié par quelqu'un de la rédaction en Belgique) et le visuel de cette couv :


Comme on le lit en haut à droite, notre BD a été l'occasion pour la rédaction de réaliser un numéro spécial "aviation". La BD était publiée au début, à partir de la page 3, mais juste avant, en page 2, en vis-à-vis, il y a ainsi cet article signé par le scénariste et journaliste vedette de Tintin depuis les années 1950, Yves Duval :


Les jeux aussi tournaient autour de l'aviation et faisaient intervenir le personnage de Tintin ; ici, la première des trois pages des jeux dans ce numéro :


Le célèbre Mister Kit, spécialiste du genre, a fait comme à son habitude une double page documentaire (on remarque que cette double page, comme toutes les autres rubriques liées à l'aviation - sauf celle des jeux - a pour signe distinctif un petit avion humoristique, en haut à gauche ; cet avion est également au-dessus de la première planche du Derelict) :


Certaines BD du journal étaient aussi spécialement orientées vers l'aviation ; même la série préhistorique Cro-Magnon, de Bara, a réussi à trouver un gag avec un engin volant :

Notre seconde histoire, une histoire courte également, a paru peu après, dans le numéro du 24 mai 1988 (ici, la planche 1, reproduite d'après le journal, avec son habillage) :


On reconnaîtra le début de l'histoire qui sera le début du tome 2 de la série Missions Kimono, édité en 2002. Dans Tintin, elle est intitulée Vector for Bogey !.

Pour cette fois, nous n'avons pas fait la Une du journal ; cette Une est occupée par une grande vedette : Ric Hochet, de Tibet et Duchâteau :


Mais ce sont les deux seules histoires que nous publierons, bien qu'une troisième était en cours de réalisation. Car, avant que cette troisième BD puisse être programmée, Tintin cessera, pour toujours, de paraître, quelques mois plus tard...

samedi 20 février 2021

Né sous une bonne étoile

 "Né sous une bonne étoile", c'est ce qu'on disait du luxueux paquebot français Île de France, qui fut chanceux tout le long de sa carrière de plus de 30 ans. Presque aussi beau que le célèbre Normandie, j'en ai réalisé un copieux document, sous la forme d'un hors-série qui vient de sortir et dont voici la couverture :


C'est le hors-série n°42 de la revue Navires & Histoire (du groupe Lela Presse), pour laquelle je travaille, depuis une vingtaine d'années. Cette parution est aussi le résultat de décennies de recherches que j'ai menées tous azimuts (pas à ne faire que ça, bien sûr...) pour acquérir le maximum de documents rares (témoignages, photos, etc.). Ce hors-série de 96 pages contient une sélection de plus de 220 photos, plans et documents iconographiques divers.

Une page de publicité a été diffusée il y a près de deux mois pour annoncer sa sortie :


Voici des pages au hasard dans cette publication :



Il y a même quelques doubles pages :


(attention : la reliure au centre - qui n'apparaît pas ici - coupe en deux cette grande image).

Le paquebot a participé à certains films ; le principal rôle qu'il a tenu - dans des conditions assez rocambolesques que je raconte dans ce hors-série - est dans le film américain The last voyage, traduit en français par Panique à bord, avec les acteurs Robert Stack et Dorothy Malone ; voici une des quatre pages de l'article :


Et comme souvent avec moi, la bande dessinée n'est jamais loin - mais c'est un hasard - : le créateur du célébrissime personnage de Spirou est un ancien maître d'hôtel de l'Île de France (Robert Velter, qui signait en tant qu'auteur RobVel) ; le dessinateur a donné à Spirou, quand il l'a créé en 1938, la tenue de ses anciens collègues "grooms" à bord du paquebot :


Et voilà pourquoi Spirou porte depuis toujours cette tenue rouge de groom... Robert Velter, carnet à la main, est en photo, à bord de l'Île de France, en haut à droite de la page ci-dessus, toujours extraite du hors-série.

vendredi 19 février 2021

Un vrai "Info"

 Dans un grand format (à l'époque), la revue Info-Pilote a publié en janvier 1988 un article sur deux pages dont je suis le co-auteur. Voici la première page :


Le sujet : des épisodes de la guerre des Malouines opposant le Royaume-Uni et l'Argentine, et mettant en oeuvre des avions Super Etendard de la Marine argentine dotés de missiles antinavires Exocet. Ces avions et ces missiles, de fabrication française, avaient été livrés au tout début des années 1980, et, en avril 1982, l'Argentine envahissait les archipels britanniques. On se souvient - voir un précédent message - qu'avec le journaliste Bernard Thouanel, j'avais tenté de publier une série d'articles sur la guerre aérienne des Malouines, mais, la première revue publicatrice, Aéro, ayant interrompu la série en cours de route, nous avons trouvé l'occasion de publier des extraits de la suite ailleurs, à savoir dans Info-Pilote.

Voici la page 2 :


On remarque que l'iconographie se présente sous la forme d'un dessin et d'une peinture. En effet, cet article inaugurait une nouvelle rubrique, intitulée Histoire extraordinaire, dont l'illustration n'est pas, pour une fois dans une telle revue d'aviation, une photographie. Notre Histoire extraordinaire a en quelque sorte "essuyé les plâtres" mais la plupart des rubriques après elle se composeront d'une page de texte à gauche, et d'une pleine page en vis-à-vis avec une seule illustration couleur. Pour réaliser cette dernière, la rédaction du magazine fera appel à divers artistes, spécialistes de l'aviation. Pour l'article sur les Super Etendard argentins, j'avais proposé Francis Nicole comme illustrateur, puisqu'il commençait à dessiner sur mes scénarios de BD et réalisait certaines peintures pour les couvertures d'une autre revue Le Fanatique de l'Aviation.

Voici d'ailleurs le dessin Noir & blanc original de Francis, montrant un Super Etendard argentin tirant un missile Exocet contre la flotte britannique en pleine tempête hivernale, le 30 mai 1982 :


Et un agrandissement du visuel de la peinture couleur montrant un avion Skyhawk argentin qui accompagnait le Super Etendard ci-dessus, le même jour, au cours d'une mission extraordinaire, passant en trombe à travers la mâture du porte-avions anglais Invincible, cible également du missile Exocet :


A noter que, une fois notre série BD Missions Kimono lancée, après 2001, le dessin Noir sera repris, mis en couleur, légèrement modifié (l'avion Super Etendard devenant français) et utilisé pour réaliser un ex-libris en poster, que voici :


Quant à la couverture du numéro du janvier 1988 d'Info Pilote, elle n'est pas loin de la bande dessinée. Elle montre en effet une scène d'un feuilleton télévisé, Les Chevaliers du ciel, extrapolée de la célèbre série BD Tanguy et Laverdure, tandis que dans le coin en bas à droite une accroche annonce un article sur l'autre célèbre série BD d'aviation militaire à l'époque, Buck Danny :


Hélas, l'article de l'Histoire extraordinaire sera le seul sur le thème de la guerre des Malouines que Bernard Thouanel et moi publierons dans Info-Pilote. Par la suite, je réussirai à y publier, seul, un ou deux autres articles, sur d'autres sujets (ainsi qu'une BD, mais j'y reviendrai sur mon blog en temps voulu, puisque je présente mes divers travaux anciens dans un ordre chronologique).

vendredi 12 février 2021

Les jeux sont faits

 En novembre 1987 - je continue de suivre chronologiquement les événements -, dans la revue Aéro 2000, je crée une nouvelle rubrique : un jeu permettant de gagner un abonnement à la revue. Voici le premier jeu (c'est dans le numéro 29) :


Voici la couverture du numéro en question :


On  lit en bas à gauche la mention informant que la revue Aéro 2000 existe depuis un an. Je crois me souvenir que c'est un hasard si mon jeu a débuté à l'occasion de cet anniversaire. À noter que si la revue Aéro 2000 a un an d'existence, en réalité elle existait depuis plus longtemps, sous le titre simplifié Aéro. J'en ai parlé plus tôt sur mon blog car j'avais commencé à y publier des articles. C'est plutôt l'intitulé Aéro 2000 qui avait un an d'existence...

Dans chaque numéro pendant environ deux ans, j'ai donc publié ce petit jeu sans prétention, en publiant une photo amenant une question. Il m'est même arrivé d'avoir à dessiner une petite illustration, comme dans ce jeu du numéro 37, où j'ai publié en supplément une grille de mots croisés en forme d'avion... :


Pour en revenir au premier jeu : dans le même numéro 29 d'Aéro 2000, j'avais aussi publié des articles, comme d'habitude. Celui-ci, sur une double page, concernant le sauvetage d'un avion quadrimoteur Hercules resté enfoui sous la neige pendant des années, et qui allait revoler (on remarque l'étrange mise en page due à la maquettiste du magazine...) :


Et cette recension d'un livre racontant une étrange affaire : le célèbre dignitaire nazi Rudolf Hess, surnommé "le dauphin d'Hitler", décédé en août précédent, n'aurait pas été le personnage que les Anglais avaient capturé lorsqu'il avait sauté en parachute au-dessus de la Grande-Bretagne en 1941. Ce serait un sosie... Voici mon article, qui répondait à un article sur le même Rudolf Hess, écrit par un autre journaliste d'Aéro 2000 et publié dans le précédent numéro :


En guise d'introduction, j'avais trouvé un double (et spirituel ?) jeu de mots de circonstance : "Est-ce Hess ?"

vendredi 5 février 2021

Bon anniversaire

 Cet anniversaire n'est cette fois pas le 20e de la série Missions Kimono (voir un précédent message) : "Bon anniversaire" est le titre d'une rubrique que j'ai créée en 1987 et tenue pendant des années pour l'hebdomadaire Le Hérisson. Voici la première rubrique, en date du 27 octobre 1987 :


Le Hérisson, aujourd'hui disparu, avait une particularité reconnaissable entre tous : son papier journal était de couleur verte. Il faisait partie du vénérable groupe de presse Ventillard, créé en 1930 par Georges Ventillard et publiant des journaux humoristiques et de bandes dessinées (plus tard : L'Épatant, Les Pieds-Nickelés, Bibi Fricotin, etc.). Il racheta en 1933 le célèbre Almanach Vermot, et plus tard des revues techniques : Système D, Haut-Parleur, etc., et il eut longtemps deux hebdomadaires humoristiques, Marius, paraissant le mardi (dont le papier était de couleur rose) et Le Hérisson paraissant le mercredi.

Mais ce n'est qu'en 1946, à sa parution après une interruption due à la guerre, que Le Hérisson est devenu vert ; ce n'était pas le cas avant guerre. Voici d'ailleurs un document rare, le titre de la revue dans son premier numéro de 1936 (l'hebdo sortait alors le vendredi) :

L'idée du patron, en 1946, était de sortir chaque jour de la semaine un hebdo différent, chacun d'une couleur distincte des autres ; outre le rose adopté pour Marius, et le vert pour Le Hérisson :

... il y avait aussi le blanc du papier de l'hebdo titré Jeudi, et qui sortait le... jeudi bien sûr. Le lundi et le vendredi devaient sortir d'autres journaux, sur du papier d'autres couleurs. Finalement, de ces cinq potentiels hebdos (je crois que l'un des cinq n'est resté qu'à l'état de projet, et je ne me souviens plus quel était le quatrième, s'il a jamais existé), seul Le Hérisson survécut dans les années 1980, après avoir absorbé L'Épatant puis Marius.

Voici le titre de la revue en 1987 (on lit en haut à droite du visuel les noms de Marius et de L'Épatant :

Le haut des pages, en 1987, avait généralement un petit logo avec le dessin d'un hérisson :

C'est cette année-là que j'ai proposé au Hérisson une nouvelle rubrique consistant à annoncer, pour les 7 jours de la semaine à venir, les anniversaires de diverses personnalités (du cinéma, de la chanson, du showbiz, de la politique, des sports, etc.). Depuis des années, j'accumulais des dates de naissance de toutes ces personnalités et je m'étais constitué un fichier, pour chaque jour de l'année, du 1er janvier au 31 décembre, sans trop savoir ce que j'en ferais... Hélas, il me manquait des noms... On n'était pas encore à l'époque d'Internet, où l'on trouve tout sur tout en quelques clics, aussi avais-je beaucoup de difficultés pour obtenir au moins trois ou quatre dates de naissance de gens célèbres à chaque jour de l'année, sans exception...

J'avais quand même pris rendez-vous avec le rédacteur en chef du Hérisson, Alain Moreuil, un personnage singulier, doté d'une mémoire d'ordinateur, qui m'avait dit - sans le dire vraiment car il était peu bavard ! - qu'il n'était pas contre ma proposition (il faut savoir que j'avais prévu de "muscler" la rubrique par une courte anecdote de la vie de plusieurs des personnalités citées, sinon le texte aurait été trop laconique). Alain Moreuil m'avait simplement demandé : "Quand pourriez-vous commencer ?" J'ai dit : "Ben... Maintenant, si vous voulez..." Je savais pourtant que mon fichier n'était pas complet, mais j'ai foncé. On verra bien. La semaine suivante, j'apportais à la rédaction le texte de ma première rubrique pour le prochain numéro, et cela durera plusieurs années.

La rédaction joignait des photos à mon texte, en sollicitant des agences (voir le premier visuel de cette chronique). Parfois, je livrais une photo d'une personnalité, quand j'en disposais dans mes archives. Rapidement, la rubrique a toutefois été diminuée en surface, par la suppression des photos justement, comme ici, en février 1988 :


Mais assez vite, heureusement, les photos sont revenues, et la mise en page fut modifiée (je me retrouvais dans la page de la rubrique astrologique) ; voici par exemple la page du numéro du 15 mars 1988 :


Il va de soi que, d'une année sur l'autre, je variais les personnalités (et si je n'avais qu'un nom à une certaine date, je remettais le même nom l'année suivante, mais en changeant l'anecdote ; cela a dû arriver une fois).

De temps en temps, je glissais en plus un article, comme par exemple ce sujet sur les avions dits "invisibles", dont on parlait beaucoup dans les années 1980 (numéro du 17 novembre 1987) :


Bien sûr, j'ai tenté de placer des BD dans Le Hérisson. L'hebdo en publiait de temps en temps. Mais ce n'était que des planches-gags, forcément humoristiques. Alain Moreuil n'a jamais accepté mes BD d'aventures réalistes, à suivre au fil des semaines : elles n'étaient pas compatibles ni dans le thème... Même si un projet fut évoqué avec un dessinateur réaliste du magazine, Max Lenvers.

Quelques anecdotes ont émaillé la publication de ma rubrique "anniversaires". Par exemple, j'ai reçu un jour, via la rédaction, un courrier d'un acteur assez connu, qui me demandait, en joignant une photo-portrait de lui, de bien vouloir annoncer sa date anniversaire. Comme sa démarche était, ma foi, sympathique, bien qu'intéressée (il en profitait pour me parler de la pièce où il allait bientôt jouer, et m'invitait à assister à une séance...), et comme cela m'avait permis d'ajouter un nom à mon fichier, j'ai publié sa photo et son actualité. Une autre fois, la rédaction a reçu un télex du célèbre publicitaire Jacques Séguéla, parce que j'avais annoncé son anniversaire (avec une petite anecdote sur sa jeunesse) ; voici le télex (je rappelle qu'on était avant l'ère d'Internet...) :


(s'ajoute à mon nom celui de Jean-Pierre Fily, un journaliste du Hérisson qui, hasard et doublon involontaire, avait écrit un article, plus conséquent, sur Séguéla...).

Une autre fois encore, j'ai reçu une lettre d'un journaliste et écrivain très connu, Olivier Todd, qui me signalait une erreur commise dans son anniversaire, peu auparavant : il avait été le rédacteur en chef du journal L'Expansion, or, j'avais mal relu mes notes manuscrites, griffonnées à la va-vite d'après je ne sais quel document, et cru qu'il s'agissait de L'Express... Voici sa lettre (j'ai gommé ses coordonnées personnelles) :


Un jour, j'ai voulu souhaiter, via la rubrique, un bon anniversaire au rédacteur en chef , Alain Moreuil, en personne. J'avais donc demandé discrètement à sa secrétaire quelle était sa date anniversaire, je l'ai notée dans mon fichier, et j'ai attendu mon heure. Lorsque j'ai remis à la rédaction le texte contenant cet anniversaire, je savais que le rédacteur en chef ne le lirait pas au préalable (il me faisait confiance), mais que, comme à chaque livraison, la correctrice, elle, allait en prendre connaissance. Je lui ai dit, là aussi discrètement : "Surtout, ne dis rien à personne, il ne faut pas qu'Alain le sache. Il faut qu'il découvre l'annonce en ouvrant le journal..." C'est ce qui est arrivé, le jour de la parution. Lorsque je suis arrivé, le jour même comme à mon habitude pour remettre le texte de la rubrique de la semaine suivante, j'ai été aussitôt accueilli, depuis le fond de la salle, par un froid et laconique : "Alors, on fayote ?". C'était Alain Moreuil qui, dès qu'il m'avait aperçu franchissant la porte, s'adressait à moi, sur un ton sec et brutal. Cela m'a un peu décontenancé. Mais sa secrétaire, un peu plus tard, m'a pris à part et m'a glissé : "Tu sais, il est toujours comme ça. Mais dans le fond de lui-même, je peux te le garantir, il est drôlement content et fier..."